Alternance : inquiétudes face à la réduction des aides
Depuis février 2025, les aides gouvernementales accordées aux entreprises pour la signature de contrats en alternance ont été fortement réduites. Ce dispositif, initié en 2020 pour soutenir l’emploi et la formation, connaît aujourd’hui un recul, avec des conséquences préoccupantes : frein à l’embauche, recul de l’offre de formation, voire fermeture de certaines sections dans les établissements d’enseignement.
En effet, jusqu’en 2024, les entreprises bénéficiaient d’une aide de 6 000 euros par alternant recruté, quel que soit leur effectif. Ce soutien facilitait l’intégration des jeunes en entreprise, leur offrant une précieuse expérience professionnelle en parallèle de leur parcours académique.
Désormais, les règles ont changé :
- 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés (soit 1 000 euros de moins qu’avant).
- 2 000 euros pour celles de plus de 250 salariés (soit une baisse de 4 000 euros).
Seule exception : les contrats en alternance concernant les personnes en situation de handicap continuent de bénéficier de l’aide de 6 000 euros.
Cette réforme doit permettre à l’État d’économiser 1,2 milliard d’euros en 2025. Cependant, elle fragilise l’attractivité du dispositif pour les entreprises et pourrait compromettre l’intégration professionnelle de nombreux jeunes.
Autre changement important : depuis le 1er juillet 2025, les entreprises qui recrutent des alternants en BAC+3 à BAC+5 devront payer une partie des frais de formation, jusque-là pris en charge intégralement par les OPCO (opérateurs de compétences). Ce « reste à charge », qui sera défini selon les branches, pourrait représenter plusieurs centaines, voire milliers d’euros par an.
Ces évolutions pourraient décourager certaines entreprises de recourir à l’alternance, ce qui limiterait les opportunités pour les jeunes, surtout ceux issus de formations professionnelles, pour qui ce dispositif est essentiel à leur montée en compétences et à leur employabilité.
La baisse du soutien public marque ainsi un tournant majeur dans la politique d’apprentissage en France.
Il est toutefois à noter que rien ne devrait changer dans la compagnie, puisque TOTALENERGIES ne réclame plus les aides publiques. Patrick Pouyanné avait d’ailleurs annoncé devant la commission d’enquête du Sénat :
« Je ne parle pas de l’apprentissage parce que j’ai décidé qu’à partir de 2023 nous ne percevrions plus d’aide à l’apprentissage. »
Malgré tout, FO reste mobilisé et attentif. Le syndicat continuera de défendre l’alternance lors des réunions « Formation & Emploi », afin que les jeunes accèdent à des parcours professionnalisants dans les meilleures conditions possibles.