TotalEnergies s'ouvre à Wall Street
C’est un projet qui avait fait couler beaucoup d’encre et sur lequel la réflexion aboutit à une réforme technique. À l’issue de deux jours de séminaire stratégique, le conseil d’administration de TotalEnergies a annoncé la transformation de ses certificats de dépôt américains (introduits à New York depuis 1991), les ADR qui représentent 8% à 9% de son capital, en actions ordinaires.
Il ne s’agit pas d’une double cotation, comme cela avait été un temps évoqué. Une double cotation aurait impliqué que Wall Street devienne la place financière de référence de TotalEnergies au même titre que Paris, et que le groupe se dote d’une double classe d’actions et d’un double conseil d’administration. Le choix de la simplicité a été privilégié : une seule action, cotée en continu de 9 heures, heure d’ouverture de la Bourse de Paris, à 22 heures, heure de clôture de celle de New York.
Cette décision stratégique vise à séduire davantage les investisseurs américains et à corriger une décote persistante de l’action face aux géants américains du secteur pétrolier comme ExxonMobil ou Chevron.
Une stratégie financière revue à la veille d’un rendez-vous clé
Ce changement intervient à quelques jours de la journée investisseurs du groupe, qui se déroule aujourd'hui 29 septembre. Dans ce contexte, TotalEnergies a également annoncé un ajustement de sa politique de rachat d’actions. L’enveloppe allouée au quatrième trimestre 2025 sera réduite à 1,5 milliard de dollars, contre 2 milliards pour les précédents trimestres. Ce ralentissement s’explique par une conjoncture jugée plus incertaine sur le plan économique et géopolitique.
À partir de 2026, la fourchette des rachats trimestriels se situera entre 750 millions et 1,5 milliard de dollars. Ces projections reposent sur une hypothèse de prix du Brent oscillant entre 60 et 70 dollars, et un taux de change estimé à 1,20 dollar pour 1 euro. Malgré ces ajustements, le groupe maintient sa ligne directrice en matière de retour aux actionnaires.
La politique reste inchangée sur un point essentiel : "d'au moins 40% du cash-flow quel que soit le prix de l'énergie et la priorité à garantir le dividende en cas de cycle bas". Autre indicateur de stabilité, l’objectif de maintien d’un taux d’endettement sous les 20 % a été réaffirmé.